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Photo du rédacteurJean-Luc Wertenschlag

La Boîte à Rime, chantre de la poésie urbaine

Article paru dans le mensuel Spectacles n°206, février 2009


Forme de poésie verbale et urbaine née aux States il y a plus de 20 ans, le slam a suscité un véritable engouement public en France ces dernières années, porté par le succès des albums des superstars du genre, Abd-el-Malik et Grand Corps Malade. Ce dernier, qui sera en concert à la Filature pour la Semaine de la Chanson, n’a de cesse de clamer son dû et son respect à la partie cachée de l’iceberg : le slam, c’est d’abord des activistes passionnés qui gravitent dans l’underground autour de scènes ouvertes et de performances hautes en couleur. Rencontre avec Jhon Do Hazar et Fred H, duo mulhousien connu sous le nom de Boîte à Rimes, à découvrir en concert à Guebwiller ce mois-ci.

La Boîte à Rimes est née en 2007 sous la forme d’un collectif qui a écumé les scènes ouvertes dans les bars du coin avant de se stabiliser sous la forme d’un duo, chapeauté par l’association Old School et complémentaire à tout point de vue. Jonathan Rauscher, alias Jhon Do Hazar, slame depuis de nombreuses années et revendique une écriture «plutôt instinctive, proche du langage parlé et de l’actualité, introspective et un peu fouillis!». Son comparse Frédéric Duvaud, alias Fred H, a fait ses armes dans l’improvisation théâtrale et le conte, ce qui se traduit par des textes plus littéraires et intemporels, avec un goût certain pour les les jeux et les contraintes dans la lignée de l’Oulipo. Il est plutôt attiré par l’aspect mélodique de la musique, quand son comparse se concentre sur la rythmique ; "mixeurs de mots et d’ambiances", les deux slammers voient leurs textes disparates se questionner, se répondre et converger en une vraie trame portée par les boucles sonores réalisées en direct lors de leurs performances.


Ils ont ainsi trouvé en toute liberté leur manière spécifique de s’exprimer, qu’ils voient comme «un poil à gratter, un sursaut de vie, une manière de réagir». De par sa tradition de scènes ouvertes, le slam a creusé des brèches dans le mur entre public et artistes : le fait d’empoigner un micro pour porter un texte devant une foule n’entre pas dans une logique de glorification du poète, mais bien de partage, de dialogue et d’émulation. «A la sortie de l’une de nos performances, un spectateur s’est dit ébranlé par notre texte "Je me lève", par le fait de mettre des mots sur ce que chacun peut ressentir au quotidien», se souvient Fred. Comme une prise de conscience poétique pour prendre du recul, oser se poser des questions sur sa vie.


Pour partager au maximum cette mission d’utilité publique, la Boîte à Rimes organise aussi des ateliers slam pour les adolescents, comme à la MJC de Hombourg, et se décline en "«Commandos de lecture" et autres "Orchestres à palabres"… Ses performances s’enrichissent souvent de la confrontation avec des invités divers et variés, comme le 20 février aux Dominicains de Guebwiller avec le musicien Jonathan Pontier. Avec en apéro une scène ouverte au bar le Wah-Wah, où la Boîte à Rimes sera aussi présente les 3, 10 et 17 février à 19h30


Jhon Do Hazar et Fred H


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