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Photo du rédacteurJean-Luc Wertenschlag

La vague anti Le Pen

La mobilisation contre l’extrême-droite a pris de l’ampleur, hier, à Mulhouse. En effet, à l’appel des lycéens et des étudiants, réunis désormais au sein d’un comité, ce sont plus de 4000 personnes qui ont manifesté pour dire « Non » à Jean-Marie Le Pen et à ses idées…

Après une première réaction spontanée des lycéens mulhousiens, au lendemain du « séisme » politique du premier tour des présidentielles, avec une manifestation-marathon et complètement improvisée de plus de 800 personnes (un chiffre record à Mulhouse pour une manif contre l’extrême-droite, puisque toutes celles appelées, précédemment, par des syndicats, des associations ou des partis politiques n’avaient réussi qu’à concerner une poignée de militants), c’est une véritable vague antifasciste qui, hier après-midi, a envahi Mulhouse.

Des adultes, aussi

Après quelques réunions, quelques hésitations aussi (comme cet appel à une manifestation fantôme pour mercredi), lycéens et étudiants ont mis sur pieds la concentration d’hier, avec la volonté de ne plus frayer dans le flou, mais de porter résolument le « Non » franc, massif et angoissé de la jeunesse, mulhousienne, mais pas seulement, et, sans doute, de la grande majorité de la population. C’est donc, avec un certain contentement que les organisateurs ont remarqué la présence de nombreux adultes dans les rangs de la manif. Après un rassemblement sur la Place de la Réunion, le cortège, joyeux, coloré, rebelle et très en colère, s’est ébranlé rapidement vers la zone piétonne aux rythmes de cris rageurs contre l’extrême-droite, d’inventifs et percutants slogans contre le leader du FN, et simplement de hurlements intempestifs faisant monter la pression.

Le Collectif du 21 avril

Au détour d’un trottoir, on aperçoit Pierre Freyburger et Chantal Risser, adjoints PS au Maire de Mulhouse. Ils sourient, mais restent sur le trottoir. Car du côté de la Mairie, on est, paradoxalement, sur la ligne Balladur. Soit, éviter le plus possible toutes manifestations dans la rue, au risque de l’incident donnant du grain à moudre à Le Pen. Ainsi, seule la manifestation du 1er mai, que l’on espère « massive », trouve grâce aux yeux de la Mairie. Le rendez-vous festif, artistique et résistant du 1er mai, appelé par le Collectif du 21 avril, n’est ainsi soutenu que du bout des doigts, voire des lèvres. Pourtant, la manifestation d’hier après-midi, qui a réuni près de 4000 personnes (un nouveau record pour la Cité du Bollwerk), sans grand service de sécurité, et cela durant deux bonnes heures, n’a pas connu le moindre incident. Comme si l’enjeu, peut-être, surtout à Mulhouse, était de ceux qui ne souffre d’aucun dérapage. Hier soir, c’est le Noumatrouff qui invitait à sortir les guitares à l’occasion d’une jam session militante tendance Fuck da fascists. No Pasaran, aussi, ce samedi, à 15h, place de la Réunion, soit une manifestation pour barrer la route à l’extrême-droite, à l’initiative des Alternatifs, de la CGT, du PC ou encore des Verts.

Daniel Carrot (Voir également en pages Région)

La mobilisation contre l’extrême droite s’est encore amplifiée, hier, à Mulhouse.(Photo DNA-Philip Anstett)


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