Les quatre Mulhousiens de la Vieille école ont hérité d’un créneau intéressant : ils ont joué hier soir vers 19 h, sur la scène de la Plage.
Vainqueurs du tremplin Alsace des Eurockénnes, le quatuor hip-hop a multiplié les dates ce printemps, et bénéficié d’un week-end de « filage » à l’Atelier des Môles, à Montbéliard, ce qui a permis de régler les détails du concert. « En répèt’, tu survoles un peu les morceaux, raconte Serge, un des deux chanteurs. Là, on avait deux jours pleins, on a vu tout ce qui clochait et on a ramené ça à Mulhouse pour le travailler ». Pour le groupe formé en 92, les Eurockénnes c’est « une scène pas comme les autres, mais une date comme les autres ». Depuis leur victoire au tremplin, le groupe a en effet enchaîné des concerts à Colmar, Fribourg-en-Brisgau et la Suisse, plus un passage remarqué aux Artefacts, à Strasbourg.
« On tend l’oreille »
Dans la foulée, La Vieille école a fait pressé son nouveau CD, un disque cinq titres comprenant leurs morceaux les plus récents : Limité mon gars, Jamais 302 qui évoque le syndrome de « la parlotte » et des rendez-vous manqués dans le monde volatile des musiciens, ou encore J’ai honte avec mon HF, déjà diffusé sur la radio mulhousienne ECN. Après ses expériences hip-hop et salsa, La Vieille école montre encore d’autres facettes de son univers musical, et se définit plus que jamais comme un groupe « wolrd hip-hop ». Serge : « On ne peut pas faire une musique pour une catégorie, parce que les goûts des membres du groupe sont tellement divers. Nous, on part du hip-hop qu’on a toujours aimé pour explorer d’autres choses, en évitant les clichés du rap. Nos sources, ce sont aussi les musiques de nos parents, l’Afrique, le Maghreb. On a pris de la maturité, on tend plus l’oreille vers des choses qui ne nous branchait pas avant ». Jamais 302 sera vendu uniquement aux concerts ou sur le net. Serge, DJ Vagio, Ali et Phil espèrent maintenant pouvoir exposer leurs idées sur la longueur d’un album entier. « On aimerait bien l’autoproduire, avoir le temps d’aller plus loin, avec des interventions de musiciens, ce qu’on fait déjà maintenant ». Un joueur d’oud et « Mimi » aux congas les accompagnent sur scène. Se sentant encore plus « curieux » et « homogène » qu’avant, La Vieille école garde les pieds sur terre. « On a tous un job à côté, ça fait longtemps qu’on est là, donc on ne se prend pas la tête ».
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Thibaut Lemoine
La Vielle école a enflammé la Plage des Eurockéennes, vendredi soir, et sort son nouveau CD de cinq morceaux. Photo Darek Szuster.