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Photo du rédacteurJean-Luc Wertenschlag

Le « Collectif 21 » et la politique citoyenne

Bodega del Barrio, ex Masque à Jazz, un jeudi vers 21 h… Dans la salle pleine, le ton monte bien haut et on frôle l’insulte… Un ou deux petits excités s’adressent de façon très peu amène à Pierre Freyburger, unique adjoint au maire encore en lice dans la bataille de la tchatche citoyenne, sans même savoir qui il est…

 En ce soir de café-citoyen du 30 mai, les débats suscités par le Collectif 21 sont désordonnés et « musclés », mais lorsque les échanges se civilisent, le contenu y est… Depuis la « nuit fondatrice » du 22 avril, les actions du Collectif dans les bistrots ont trouvé bon écho, du moins auprès du public… Après la grosse mobilisation du 1er mai, où l’on pu voir côte à côte Jean-Marie Bockel, Francis Hillmeyer ou Bernard Stoessel, les « politiques », eux, ne se sont plus guère montré… Du Montaigne à la Bodega en passant par le Rey, où se sont successivement tenus les café-citoyens, l’on a pu néanmoins apercevoir Arlette Grosskost et, toujours Pierre Freyburger… Les plus « petits » par contre sont bien présents : pour débattre de la discrimination à la Bodega, Henri Metzger (Alternatifs), Jean-Pierre Schellinger ou Auguste Baechler (PCF), Vincent Porro.  Le Collectif 21 entre donc dans sa septième semaine d’existence, et, à quelques jours d’un premier tour que l’on souhaite moins bouleversant que celui de la présidentielle, se dévoile…

Historique, bilan et projets

 Sonnés par les résultats du 21 avril, les pères (et mère !) fondateurs de ce qui n’était pas encore le Collectif 21 trouvent asile chez Jean Luc Wertenschlag… Instituteur, journaliste, fonctionnaire, tous obsédés par ce résultat funeste et tiraillés par l’envie de, cette fois, s’y coller.  Le « Collectif du 21 avril » est né, « pour rapprocher les citoyens de ses représentants élus, pour redonner la parole au peuple, pour interpeller et écouter le politique ». Il se fait les dents sur le 1er mai où, à l’issue de la manifestation, la « mobilisation citoyenne » prend ses quartiers rue de l’Arsenal. La pluie contrarie quelque peu la nouba prévue, mais, dans l’antre humide et enfumé du Greffier, de l’Art’Breuvoir ou du Gallion se noue le dialogue avec les élus. Dialogue entretenu donc, chaque jeudi depuis lors, avec intermèdes musicaux également, comme les joyeuses apparitions des « Craintes » ou des « Enchanteurs ». Sur le Net qui chauffe fort, et dont le Collectif a fait son vecteur essentiel de communication (au risque d’en négliger beaucoup d’autres), circulent projets et informations en tous genres… Et tout ça fait des petits : le « canal artistique » est né la semaine dernière, regroupant divers artistes, qui préparent une « action secrète », sorte de happening citoyen pour le 13 juin. Sandrine, instit-rockeuse a organisé une rencontre sur les sans-papiers. Mais surtout, et Gilles Baum, qui s’y colle en porte-parole le martèle : « du concret, du concret ! ».  Ainsi, plusieurs vraies propositions sont arrivées sur le bureau de Jean-Marie Bockel : « piétonnisation de la rue de l’Arsenal, les vendredis et samedis après 19 h, le dimanche toute la journée, pour un période expérimentale, du 21 juin au 21 septembre ».  Très précise aussi, la proposition de faire de feu le cinéma Gaumont un pôle culturel, où salles de cinéma côtoieraient ateliers d’artistes. L’idée n’est pas nouvelle, certes, et le Bel-Air est sur le coup. Mais le Collectif entend bien peser de tout son poids sur cette option. Difficile de mesurer à une aune quelconque l’écho rencontré à ce jour par les initiatives du Collectif 21 : les cafés-citoyens ont drainé du monde, et la cyber-activité est dense sur le « collectif21 altern.org », mais n’est-ce pas là le fait d’une trop petite minorité ?  Pour les accrocs du Collectif, ces deux mois auront été en tous cas ceux de toutes les rencontres et de toutes les prises de bec.

C.S.-C.

Les actions du collectif se multiplient dans les bistrots.(Photo DNA)


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