Toujours à l’affût d’expériences inédites, le Noumatrouff lance, du 11 au 17 septembre, la Web Radio Experience. Soit une radio libre sur le Web. Cliquez et écoutez…
Tout est parti de l’envie de Dj Bouto d’investir pendant une semaine le Noumatrouff. « Il voulait mixer et bosser. A partir de là, on s’est dit que si on l’avait pendant une semaine aux platines, il fallait inventer la radio qui allait autour » explique Jean–Luc Wertenschlag. Suivent quelques réunions où l’on retrouve quelques figures pionnières de la bande FM mulhousienne, en particulier de la légendaire Fréquence Mulhouse. L’affaire est donc entendue et le studio est en train de prendre forme sur la petite scène du Noumatrouff. La grille des programmes est du genre éclectique : un groupe quotidien en live, mais également des débats autour du bruit et de la musique, ou sur la taxe Tobin. On prévoit aussi une saillie du Groupe d’Intervention de Dieu, une émission en allemand, deux heures quotidiennes dédiées au hard-rock japonais, un agenda concerts et bien sûr la musique de Bouto en permanence.
Retour à l’esprit pirate
« Toutes les personnes qui veulent participer, soit musicalement, soit au niveau de l’animation, sont les bienvenues. Notre objectif est simple, une semaine d’expérience radio, 24h sur 24… Ca fait dix ans que l’on demande une fréquence FM au CSA. La dernière fréquence disponible était celle de l’association Dreyeckland et le CSA l’a refilée à la SARL Radio Dreyeckland. Bref, on a supprimé une fréquence associative et on l’a transformée en fréquence commerciale. C’est un peu triste, un peu de liberté en moins dans notre démocratie. De toutes façons, le CSA s’est fixé comme objectif de supprimer les fréquences associatives et de les distribuer aux commerçants. Sur le Net, il n’y a pas besoin d’autorisation et l’investissement n’est pas lourd. On maîtrise, en outre, déjà la technique de l’Internet. C’est un fabuleux espace de liberté et de création ouvert sur le monde ». Jean–Luc Wertenschlag reconnaît qu’aujourd’hui une radio sur le Web n’a pas un immense potentiel : « Mais dans quelques années, c’est sur le Net que ça se passera et plus sur la FM. Aujourd’hui, sur Internet, les radios qui tiennent la route sont américaines ». Pour cette expérience, dont l’objectif avoué est de se faire plaisir et de s’amuser, voire de retrouver l’esprit libertaire des premières radios libres, le Noumatrouff a lié un partenariat avec Zee Motor, une société mulhousienne, et la société de Gareth Thomas, pour se garantir d’une bonne diffusion : « Le signal part du Noumatrouff, transite par la Tour de l’Europe où il est envoyé sur un serveur à Chicago ». Bref, pour raviver la flamme pirate des radios libres, le Noumatrouff choisit la toile et le monde…
Daniel Carrot
Pour capter la Web radio du Noumatrouff, il faut se rendre sur le site de la Fédération Hiéro. ww.fédé-hiéro.com
La Web Radio Experience : un espace de tous les possibles.(Dessin Joan)