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Photo du rédacteurJean-Luc Wertenschlag

Les mélodies du Sahara

Un souffle du désert viendra murmurer aux oreilles du public du forum de la Fnac, cet après-midi, avec Ahmed El Salam qui viendra présenter son dernier single.

Le dernier single d’Ahmed El Salam représente une actualité un peu particulière, puisqu’il ne compte que lui, Ahmed, comme musicien (partiellement accompagné par un percussionniste), alors que l’artiste est habitué à être — soigneusement — entouré… Ce qui ne nuit toutefois aucunement au résultat final. Explication de l’intéressé : « Je suis seul sur ces deux titres, mais le répertoire est plus large que cela et implique plus de monde. Les musiciens varient en fonction des occasions que l’on a de jouer et savent chacun interchanger leurs instruments. » Citons Éric (basse et Nay), Djamel (chœurs, guitare, mandole) et Thierry (percussions).

Retour aux sources spirituel

En l’occurrence, il s’agit ici d’un retour aux sources au contenu particulièrement spirituel, dans l’esprit soufi, puisque la généalogie désigne l’ancêtre d’Ahmed comme le premier compagnon d’un maître soufi : Sidi Ahmed Tidjani. L’artiste explique que ce dernier a insufflé l’islam en Afrique par les voies du pacifisme, ce dont traite principalement le premier morceau du disque, Baba Salem. Loin d’un prosélytisme quel qu’il soit, les paroles dépeignent « un bonheur qui vient du ciel, qui mérite pèlerinage et qui ne passe pas par le matériel. Il s’agit de savoir profiter d’un bonheur à portée de main ». Le personnage principal du morceau gnawi incarne une sorte de messager, qui par ses castagnettes fait rire les enfants, tout en faisant oublier leurs malheurs aux adultes. Esprits bornés s’abstenir, forcément.

Une world music qui a fait ses preuves

Le deuxième morceau, Aslak ma yansak, s’adresse à tout le monde pour expliquer que les racines n’oublient pas leur progéniture, et non le contraire (qui demanderait à chacun de ne pas oublier ses racines). La différence est de taille pour Ahmed, puisqu’il n’y a aucune exacerbation particulière, ni de public désigné ou privilégié. « Ce n’est pas du tout le morceau d’un Arabe qui chante pour les Arabes : c’est universel. » Le projet d’Ahmed est de partir de ces morceaux et de les développer avec tous ses instruments et musiciens habituels, selon une recette impliquant plusieurs courants musicaux qu’il connaît bien : une world music "maison" qui a fait ses preuves, en quelque sorte. L’intéressé a d’ailleurs été invité plusieurs fois par la télévision algérienne, et a reçu de l’organisme culturel le plus important du pays une reconnaissance pour sa capacité à intégrer la musique arabe, africaine ou maghrébine dans le jazz, le rock et la musique populaire. Il attend en outre une invitation imminente à se produire en concert en Algérie et d’autres dates de concerts que s’emploient à trouver le collectif New Nabab. En attendant, Ahmed présentera son récent deux titres Baba Salem produit par Old School à la Fnac de Mulhouse, ce vendredi 8 juin à 17 h.

Y ALLER Vendredi 8 juin, à 17 h, au forum de la Fnac, rue du Sauvage à Mulhouse. Contacts : www.newnabab.com ; www.old-school.fr ; www.ahmed-el-salam.com

Sam


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