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Photo du rédacteurJean-Luc Wertenschlag

Un café avec Clémentine dans La Vitrine

Installée à Mulhouse depuis un an, Clémentine Martinez est illustratrice. Sa matière de prédilection : le café, auquel elle ajoute peinture, brou de noix, épices, sable ou feuilles séchées. Une technique à découvrir samedi dans les locaux de La Vitrine.

Depuis quelques semaines, les clients de La Vitrine, située avenue Kennedy, ainsi que les passants, ont découvert le travail d’une jeune illustratrice, en particulier une série de visages asiatiques, Les orchidacées, dont le trait évoque un carnet de voyage. Les visages et les fleurs s’y côtoient, voire s’entremêlent dans une harmonie parfaite, alors que rien ne les destinait à se rencontrer, si ce n’est l’esprit créatif de Clémentine Martinez. « Dans mon travail, le support est extrêmement important. J’utilise de vieux livres qui possèdent une histoire, trouvés dans des brocantes, ou des papiers récupérés, explique la jeune femme de 26 ans. Le sujet découle ensuite des pages du livre. C’est une communication entre le fond et la forme. Les graphismes vont faire vivre mes dessins. » Dans Les orchidacées, il s’agit de vieilles planches de botanique illustrées.

Installée à Mulhouse depuis un an, Clémentine Martinez est Marseillaise. Elle cultive un goût pour le dessin, l’image, la décoration, le design, la mode et l’accessoirisation depuis son plus jeune âge. Bricoleuse au sens propre du terme, elle aime jouer avec les couleurs, et encore plus les matières.

« L’illustration, c’est du design de l’image »

Après un brevet technique en architecture et décoration au lycée d’arts appliqués de Marseille, elle poursuit ses études par un brevet de technicien supérieur (BTS) en design de mode et choisit de se lancer dans l’illustration. « L’illustration, c’est du design de l’image. Il s’agit de raconter une histoire par le dessin, qui devient ainsi un bel objet, un petit bijou même, car j’aime travailler dans le détail et la minutie », raconte Clémentine Martinez.

La touche très personnelle de Clémentine, c’est l’utilisation de café hyperconcentré comme matière première au bout du pinceau, ou parfois sur un trait de bambou. « J’ai commencé il y a sept ans avec le suc, par accident, puis j’ai essayé d’apprivoiser la matière. Le café se travaille à l’infini et permet d’obtenir des effets plus ou moins intenses, précise l’illustratrice. D’habitude, le café sert de lavis, moi, c’est ma matière principale. » Elle y ajoute de la gouache, de l’acrylique, de l’aquarelle, de la peinture à l’huile, du crayon de couleur, de la bombe et un tas d’autres matières naturelles comme le sable, les épices, les feuilles séchées etc. « C’est de la cuisine. L’intention, c’est le travail de la matière pour obtenir du relief, d’où ce jeu de superposition de techniques », commente-t-elle.

Après quelques séries de visages du monde, l’illustratrice s’est intéressée à l’anatomie, et plus particulièrement à l’ostéologie. « J’adore les personnages et les corps. Pour moi, le crâne est un accessoire comme les autres. C’est très graphique et c’est plus sexy qu’un bassin ou qu’un tibia ! », considère-t-elle. Une dizaine de couches successives et une semaine de travail, séchage compris, ont été nécessaires pour cette « tête de mort » revisitée sur fond d’une roue. Feuilles d’or, perles et broderies

Actuellement, Clémentine Martinez travaille déjà sur un autre thème : celui des armures, des casques et des armes à feu, « avec tous les détails de gravure qu’on trouve sur les armures ». Elle aimerait aussi tenter de nouvelles expériences en incrustant des feuilles d’or, des perles ou des broderies. À son compte depuis quelques mois, la jeune femme s’applique à créer un jeu des 7 familles avec huit autres illustrateurs pour le compte de l’association Ustensibles, cherche des éditeurs et démarche des galeries. Elle expose actuellement à Zee Art, à Strasbourg, et sera présente à la place des Arts les 11 et 12 juin à Strasbourg pour une performance. Demain, toute la journée, elle réalisera un diptyque de 100 cm sur 140 cm dans la devanture de La Vitrine. Deux toiles, deux chevalets dirigés vers l’extérieur, des pinceaux, de la gouache, et surtout, deux litres de café !

Y ALLER Samedi 16 avril, de 10 h à 19 h, à La Vitrine, 53, avenue Kennedy à Mulhouse. Tél. : 03.89.33.11.11.

CONTACTER Clémentine Martinez, 06.21.97.14.02. Ses illustrations sont visibles sur www.fruitconfit.blogspot.com

Céline Bechler

Samedi, Clémentine Martinez réalisera un diptyque sous les yeux des passants dans la devanture de La Vitrine, avenue Kennedy, en mêlant plusieurs techniques, dont celle au café. Photo Dom Poirier

(article paru dans le quotidien régional L’Alsace le vendredi 15 avril 2011 – www.lalsace.fr)


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